Les expériences d’agroécologie se sont multipliées ces dernières années. La réussite de ces initiatives, menées dans une myriade de micro-fermes à travers le territoire français et dans le monde, suscite une mutation profonde. Elle montre qu’aller au-delà de la simple suppression des pesticides et herbicides (premier stade de l’agriculture biologique) pour adopter les méthodes de l’agroécologie (agroforesterie, permaculture etc…) stimule une formidable spirale positive : restauration de la biodiversité et de la fertilité des sols, rendements accrus, création d’emplois, transformation des paysages, rapprochement citoyens-paysans, économie plus locale et circulaire etc…
Ces fermes extraordinaires ne permettent pas encore de nourrir d’importantes populations, notamment du fait de leur taille (souvent moins de 5 hectares). Dans le sillage de ces réalisations, la ferme de Volpelière et son Université Domaine du Possible, situées à 15 kilomètres au sud-est d’Arles, aux confins de la Crau et de la Camargue, ont pour vocation de favoriser un changement d’échelle : il s’agit d’expérimenter la conversion agroécologiques de plus fermes avec l’ambition de proposer de nouveaux outils. Les 136 hectares du domaine permettent d’adapter les méthodes de l’agroécologie sur une plus vaste surface, d’initier des recherches et d’organiser des formations. Ainsi tous ceux qui souhaitent participer au développement d’une agroécologie permettant de nourrir plus largement les citoyens auront à leur disposition une source d’inspiration, un outil d’accompagnement.
Voici les sujets que nous souhaitions traiter. Nous sommes à la recherche de plusieurs étudiants destinés à mener une thèse doctorale ou un mémoire de master. N’hésitez pas à nous contacter !
Comment produire en agroécologie à plus grande échelle ? Comment adapter les méthodes de l’agroécologie (agroforesterie, permaculture etc…) surtout appliquées dans de micro-fermes, sur de plus grandes surfaces ? Telles sont les questions auxquelles nous souhaitons répondre à travers une recherche-action portant particulièrement sur l’expérience menée à la ferme de Volpelière, mais aussi sur d’autres domaines
Comment (re)créer une filière locale viande-lait-laine à partir d’un troupeau de brebis Mérinos d’Arles ? Est-ce possible et pérenne dans le contexte réglementaire et économique actuel ? L’expérience que nous menons à la ferme de Volpelière est le support de cette recherche-action : un berger installe actuellement 300 brebis à la ferme de Volpelière. La construction de cette filière est l’objet même de cette expérience qui interrogera la pertinence (notamment agricole et économique) d’un tel modèle.
Nous préparons une plantation de 150 amandiers réunissant 50 variétés provençales anciennes, selon un agencement particulier : 50 ilots triangulaires de trois arbres. L’espace entre les ilots est cultivé (agroforesterie) et l’espace au sein des triangles laissés en friche. Nous souhaitons effectuer des recherches sur les effets de cette disposition sur les mycorhizes, les rendements des arbres et sur la biodiversité.
Quels sont les effets d’une transition agroforestière sur un territoire agricole ? Quels sont les services écosystémiques rendus par la plantation d’arbres ? Constate-t-on des effets sur le sol et sur sa fertilité ? Comment la biodiversité évolue-t-elle ? Est-ce une mesure efficace pour atténuer les effets du changement climatique ? Comment cette transition se traduit-elle économiquement ?
Il s’agit d’un travail basé en particulier sur le suivi photographique du projet, mais plus largement aussi d’autres réalisations équivalentes. Nous nous appuierons également sur un historique paysager (anciennes photos, illustrations etc…). Ce sujet repose sur le postulat que l’image est souvent un moyen efficace de montrer la pertinence de l’agroécologie de manière immédiate (grand public) et synthétique à travers la différence entre un paysage de monoculture (éventuellement bio) et un paysage diversifié typique des méthodes agroécologiques.
Il s’agit de réaliser une étude comparative sur les itinéraires techniques de conversion de différents domaines pilotes et à évaluer l’importance de l’insertion de ces expériences dans les politiques publiques de développement territorial. Une telle recherche permettrait également de recenser – notamment à l’étranger – les expériences réussies et inspirantes et d’en dégager les principaux enseignements.